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Mini Transat - Changement de programme ! ☁🌀🌊😬




Notre départ était prévu le 22 septembre depuis plus de 2 ans, mais le capricieux Golfe de Gascogne en aura voulu autrement. Cela fait 3 jours que nous sommes coincés au port à guetter la fenêtre météo qui nous permettra de partir - et cela pourrait bien durer quelques jours de plus!

Pas facile cette phase d'attente... On a pu tout de même disputer un prologue le jour prévu du départ afin de se dégourdir les jambes.  Le reste du temps on s'occupe comme on peut ! 



Une dépression prévue le lendemain du départ au Cap Finistère (le bout NW de l'Espagne) a contraint l'organisation à retarder le départ : des vents de plus de 30 noeuds étaient anonncés, couplés à presque 4m de houle. Pour rappel, nos bateaux n'en font que 6.5 de long ! 


Une météo trop risquée pour partir le jour J Assurances, sponsors, enjeux financiers et humains : quelle lourde responsabilité assumée par la direction de course que d'envoyer (ou non) 87 marins à l'assaut de l'Atlantique sur des coques de noix ! N'oublions pas que nos bateaux ne sont administrativement pas homologués pour la haute mer et que nous faisons l'objet d'une dérogation des affaires maritimes qui nous autorisent à partir...

On comprend bien Denis Hugues, le directeur de course, dans sa décision de retarder le départ. Il n'y a chez les coureurs aucun doute là-dessus : c'était une décision courageuse qui était aussi la bonne.


"Denis-à-roulettes" comme on aime l'appeler est notre directeur de course - c'est lui qui décide si on part ou pas.  Paraplégique depuis un accident de scooter à 20 ans, il a fait la Mini Transat 1991 en solitaire malgré son handicap. Quand il parle, on l'écoute sans trop poser de questions. Du moins, ceux qui en posent ne le font pas deux fois.

⚠️ Attention : troisième règle d'or ⚠️ Je tiens d'abord à tous vous remercier et féliciter pour le respect des 2 premières règles donnée dans la dernière newsletter (c'est à relire ici). On est sur un quasi sans-faute de votre part, bravo!

Compte tenu des circonstances extraordinaires j'ajoute par la présente une nouvelle règle, applicable immédiatement, aux deux premières : 

***** Règle d'or 3️ Ne pas demander quand sera donné le départ *****

Vous pensez bien qu'Olivier n'a pas attendu longtemps avant de faire de nouveau remarquer :

Ne faites pas comme Olivier

L'organisation s'est engagée à nous prévenir 48 heures avant le départ lorsqu'il sera enfin donné. Par ailleurs nous avons été informés ce matin que cela ne serait pas avant samedi, et je me permets d'ajouter qu'un départ avant la semaine prochaine semble compliqué au vu des dernières prévisions météo.


Prévisions sur le Nord Atlantique pour les 9 jours à venir : les dépressions s'enchaînent! Orange = chaud Rouge = très chaud Violet = cyclone tropical


Si vous regardez bien la petite vidéo ci-dessus vous verrez que les dépressions s'enchaînent et qu'un cyclone tropical ("Lorenzo" de son prénom) pourrait même remonter et venir balayer la zone de course la semaine prochaine.


Bref, il y a de quoi tous nous motiver à rejoindre la prochaine marche pour le climat : il faut absolument changer les choses ! 

Il ne faut pas baisser la garde pour autant. Les fichiers météos ne sont précis uniquement sur 5 jours, et tout ce qui est prévu au-delà ne vaut presque rien. Un grand figariste (que vous commencez à bien connaître) m'a même dit un jour :



Un peu plus pédagogique, le météorologue de la course Christian Dumard nous avait montré en fin de semaine dernière ce que donnaient les modèles d'ensemble GEFS en termes de force de vent au Cap Finistère. Ces modèles consistent à faire tourner les mêmes algorithmes de prédiction météo pour les jours à venir mais en prenant comme situation de départ 21 scénarios qui diffèrent tous trèèèès légèrement de la situation réelle observée. 


Denis s'appuie avant tout sur l'avis du très pointu Christian Dumard dans ses décisions. Sachez que nous sommes ici dans l'amphithéâtre de l'Aquarium de la Rochelle et que derrière l'écran se situe la paroi d'un bassin dans lequel nagent 2 sublimes tortues de mer.

Résultat : jusqu'à 3 jours on sait quasiment exactement ce qui va se passer (tous les scénarios donnent à peu près le même vent), jusqu'à 5 jours on sait à peu près ce qui va se passer et puis au-delà de 5 jours on ne sait vraiment pas ce qui va se passer. Comme quoi mon ami Tanguy avait raison. C'est donc vraiment un grand figariste :)

Le spectre de 2013 dans les esprits de chacun

C'est l'éléphant dans la salle dont on ne veut pas parler : la dernière fois qu'un départ de Mini Transat avait été retardé c'était en 2013 et cela s'était, disons-le, assez mal passé.


Jimmy et Suzette ne savent pas vraiment encore ce qui les attend et c'est peut-être mieux comme ça !

Au bout de 3 semaines de report l'organisation avait lancé le départ dans une fenêtre météo très mince. Seulement 36 heures après, une tempête s'est abattue sur la flotte qui a reçu l'ordre de se réfugier dans n'importe quel port espagnol le plus proche. On avait alors donné rendez-vous à toute la flotte dans un nouveau port de départ en Espagne (et certains ont dû faire face à des vents à quasiment 40 noeuds pour s'y rendre après leur escale forcée), duquel le nouveau départ avait été donné 3 jours après - un mois après la date de départ initiale.

L'étape aux Canaries avait même été annulée pour cause de timing et les concurrents avait fait route direct vers les Antilles depuis l'Espagne! Cette année-là, en série, il y avait eu 40% d'abandons et le dernier concurrent avait mis plus de 30 jours pour traverser...

Un prologue tonique

Afin de ne pas broyer du noir trop longtemps, nous avons participé à un super prologue le jour prévu du départ. Nous ne sommes pas parti à l'assaut de l'océan comme prévu mais simplement de Fort Boyard. Il y avait malgré tout beaucoup d'émotion! Le public était nombreux (certains n'avaient peut-être pas eu l'information du report du départ?) et j'ai été très bien entouré tout le weekend par les grand-parents, parents, oncles, tantes et cousins venus en nombre. Mention spéciale à Louve, qui du haut de ses quelques mois montait sur un bateau pour la première fois!



L' "Endurance" ronge son frein, on sent qu'il (elle?) veut partir ! (Vidéo Alexis Leps, qu'on remercie vivement!)

En raison des conditions ventées, le prologue s'est couru en double. Evidemment j'ai choisi Edouard Golbery, qui est venu me prêter main forte toute la semaine comme co-équipier. Nous finissons 6eme, c'est une excellente performance!



Photos Adrien François


Photos Christophe Breschi

Ce n'est pas tous les jours qu'on fait le tour de fort Boyard ! Face cachée du prologue : pendant que tout le monde rentrait chez soi dimanche soir nous avons dû attendre la marée haute et l'ouverture des écluses du bassin jusqu'à 23h !



Réfugiés au port des Minimes (malgré l'interdiction de l'organisation, #grosrebelles), nous avons été invités avec Edouard à dîner à bord du 916 "Youkounkoun" de notre ami Félix de Navacelle. Merci Félix !

En avant-première : le lien de la cartographie

En attendant le départ vous pouvez déjà enregistrer le lien de la cartographie qui vous permettra de nous suivre en mer :  http://minitransat.geovoile.com/2019/tracker/

Elle sera mise à jour toutes les 4 heures, uniquement entre 06h00 et 22h00 et ce afin de préserver le sommeil des followers les plus attentifs.

Vous pouvez vérifier, elle marche très bien : tous les bateaux sont encore à La Rochelle !

A bientôt j'espère, Nico

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